La vie flottait comme un rêve. C'était un tourbillon, un vent, un trouble éternel. La mer, dans son épaisseur transparente était fortuitement illuminée. C’était sa propre lumière, son phare, son ciel, sa lune et ses étoiles.
Jules Michelet
Photographie Salim SANTA LUCIA
Avec Bénédicte Cerutti, Aurélien Degrez, Pierre-François Doireau , Djélali Hammouche, Fabrice Hasovic, Laurent Lelay, Céline Nyary, Sébastien Peyrucq, Sylvie Subra, Laurine Thiebaut, Margaux Toqué, Cécilia Yadan
Je sens le vent de l'infini souffler est une création conçue lors d'une résidence de recherche au théâtre de Vanves, salle Panopée, en décembre 2023. En pleine effervescence sociale, politique et culturelle pour les Jeux Olympiques 2024 à Paris, ce travail performatif et scénique raisonne pleinement avec des ambitions sportives et artistiques, mêlant dispositif spatial et projections vidéos. Cette création s'articule autour des océans, des vents, des forces ancestrales, des défis, des pertes, des espérances, des errances et des aventures physiques et romantiques tourmentées.
Cette performance met en scène et en musique la pratique décontextualisée de la voile, de la planche à voile avec des windsurfers, des archives vidéos de la compétition du "Vent des globes" par des témoignages décalés du grand navigateur Jean Le Cam, des chants lyriques de Gabriel Fauré, des célébrations oniriques, des envolées émotionnelles, des chorégraphies écrites au plus près des spécificités humaines et corporelles, des scènes théâtrales, émouvantes et pleine de dérisions. Cet ensemble finement orchestré nous immerge dans des profondeurs et des indomptables éléments, inter-sidéraux, marins, fantastiques, imaginaires, à la rencontre des mirages, des chimères, des rêves et des mythes. Entre puissance éternelle et quête existentielle. Ces prouesses aussi bien sportives que sentimentales, nous embarquent dans une odysée mélancolique et lumineuse.
À travers un ensemble de textes de Jules Michelet, le travail d'écriture et les images scéniques produites, sont comme toujours un moyen essentiel d'investir poétiquement un lieu muséal ou théâtral en engageant une dramaturgie plasticienne et chorégraphique. Un groupe d'interprètes se rendent à l'évidence, en toute sobriété. Mêlant arts plastiques et arts de la scène, ce dispositif met en exergue la beauté singulière de chaque interprète.