LES FUMEURS NOIRS II

Création chorégraphique, Théâtre de Vanves, Festival ARTDANTHÉ

2015
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Avec :

Bénédicte Cerutti
Jean Bechetoille
Jessica Buresi
Sylvie Causera
Pierre-François Doireau
Nelle Faure
Fabrice Hasovic
Djélali hammouche
Sébastien Peyrucq
Laurent Ramon
Pascal Ramon
Diane Regneault
Sylvie Subra
Cécilia Yadan
Rémy Yadan


Lumières : Claire Gondrexon et Rémy Yadan

Textes : Michel Foucault, Walt Whitman

Durée : 60 mn

La proposition de Rémy Yadan en appelle à la performance, au théâtre, à la danse et à l’installation dans une hybridité remarquable des disciplines. Enveloppés dans l’atmosphère singulière d’un univers visuel et sonore très puissant, debout comme dans une exposition, mais face à des corps livrés sans retenue comme à un spectacle de danse, et avec à des acteurs qui donnent corps à des textes, il y a dans les Fumeurs Noirs un syncrétisme rare, humble et génial. 

 

Les Fumeurs Noirs sont des formations géologiques situées au plus profond des océans, là où il n’y a plus de lumière, sorte de volcans desquels s’échappent des fluides brûlants, en quelque sorte, le trop plein de chaleur de la Terre. Ce titre, et les images qu’il charrie est un fil conducteur pour un dispositif global au sein duquel se développe une proposition fragmentaire aux multiples références. S’il est fait appel aux écrits de Michel Foucault et de Walt Withman, il s’agit plus largement d’une expérience sensorielle et émotionnelle qui traite les textes pour les pouvoirs évocateurs des mots plus que pour étayer un propos philosophique construit. Il s’agirait donc de se laisser aller à une expérience possiblement cathartique. (...)

 

 

Musiques : Lord, Le chant des commandos, Brian Eno, Métronomy, Planningtorock

 

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De l’ombre surgissent des figures sur de nombreux podiums qui nous encerclent. Nous ne savons jamais où, dans ce cercle, se produira l’action, et restons dans un climat d’aguets qui fait de cette expérience une réelle aventure collective.
De la noirceur surgissent de multiples foyers ; nous sommes confrontés, en tant que masse faisant, de fait, collectif, à un ensemble de propositions qui suscitent émotions et réflexions : la surveillance, la punition, le sacrifice et la cruauté comme notions fondatrices des sociétés. Le patriotisme martial est mis sur le plateau, sentiments mêlés en ces temps où les valeurs semblent se reconfigurer, telle une tectonique des plaques à l’issue incertaine. Puis parfois de véritables moments de danse viennent dire la liberté inaliénable des corps, les chants et les chorégraphies colorent de joie, de légèreté mais aussi de vanité cette expérience troublante.

 

Par Camille Lucile Clerchon