LES FUMEURS NOIRS

Création chorégraphique, Théâtre de Vanves, Festival ARTDANTHÉ

2014
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Avec :

 

Manuel Vallade

Bénédicte Cerutti

Diane Regneault

Jessica Buresi

Sébastien Peyrucq

Djilali Ammouche

Fabrice Hasovic

Nelle Faure

Cécilia Rychter

Sylvie Subra

Sylvie Causera, 

Jean Bechtoille

Janique Ramin 

Jacky Ramin

 

Textes : Michel Foucault, Walt Whitman

Durée : 60 mn


"Le soldat est devenu quelque chose qui se fabrique ; d'une pâte informe, d'un corps inapte, on a fait la machine dont on a besoin ; on a redressé peu à peu les postures ; lentement une contrainte calculée parcourt chaque partie du corps,  plie l'ensemble, le rend perpétuellement disponible, et se prolonge, en silence, dans l'automatisme des habitudes ; bref, on a chassé le paysan et on lui a donné l'air du soldat.

 

On habitue les recrues à porter la tête droite et haute ; . se tenir droit sans courber le dos, à faire avancer le ventre, à faire saillir la poitrine, et rentrer le dos ; et afin qu'ils en contractent l'habitude, on leur donnera cette position en les appuyant contre une muraille, de manière que les talons, le gras de la jambe, les épaules et la taille y touchent, ainsi que le dos des mains, en tournant les bras au-dehors, sans les éloigner du corps … On leur enseignera pareillement à ne jamais fixer les yeux à terre, mais à envisager hardiment ceux devant qui ils passent... Enfin, à marcher d'un pas ferme, le genou et le jarret tendus, la pointe basse et en dehors...." 

 

Les corps dociles  -  Michel Foucault

 

Musiques :  Lord, Le chant des commandos, Brian Eno, Métronomy, Planningtorock

 

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Je veux aller sur le talus près du bois,
j’ôterai mon déguisement et me mettrai à nu,

Je brûle de sentir son contact,

La buée de mon propre souffle,

Échos, clapotis et murmures feutrés,
racine d’amour, fil de soie, fourche et vigne,

Mon expiration et mon inspiration,
les battements de mon cœur,
le passage du sang et de l’air dans mes poumons,

L’odeur des feuilles vertes et des feuilles sèches,
du rivage et des rochers sombres de la mer,
du foin dans la grange,

Le son des mots criés par ma voix,
mots livrés aux tourbillons du vent,

Des baisers à la dérobade,
quelques étreintes . . . . des bras qui enlacent,

Le jeu de la lumière et de l’ombre sur les arbres aux branches souples qui ondulent.

 

Walt Whitman